Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/263

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subie avant d’être décapés. Chaque pièce est pesée sur un trébuchet ; là encore la tolérance est de deux millièmes. On met de côté les pièces trop lourdes ou trop légères ; les vérificateurs, — c’est le nom des ouvriers chargés de ce service, — ont à leur disposition trois espèces de dénéraux, qui représentent exactement le poids fort, le poids faible, le poids droit : ils peuvent donc facilement arriver à la certitude absolue. Un bon vérificateur parvient à peser mille pièces en soixante minutes. Toutes les pièces reconnues bonnes sont mises à part et confiées à l’ouvrier qui doit les faire résonner. Les pièces sont lancées avec force, une à une, sur un bloc d’acier qu’on nomme le tas et qui est posé au milieu d’une large cuvette de bois ; elles doivent, par le choc, produire un bruit vif, clair, sonore, qui indique la parfaite cohésion des molécules métalliques ; toutes celles dont la voix est sourde ou fêlée sont rebutées ; elles ont une paille, c’est-à-dire une fissure intérieure qui leur interdit le droit à la circulation. Une à une, elles sont ensuite examinées à la loupe et refusées si elles ont été mal blanchies au décapage, si elles portent trace de corps étrangers, si la tranche, l’empreinte, la fonte, en sont défectueuses, en un mot si l’on y reconnaît une imperfection quelconque.

Lorsque, ces multiples opérations étant terminées, la monnaie présente toutes les garanties nécessaires, la commission rend un jugement en vertu duquel la brève est reconnue légale et délivrée ; le procès-verbal de délivrance reproduit le libellé du jugement et indique le poids, la valeur de la brève, le nombre de pièces qui la composent, le nombre de pièces rebutées et les motifs qui en ont déterminé le rejet. En présence du directeur de la fabrication, on cisaille toutes les pièces défectueuses ; puis celles qu’on nomme sonnantes et trébuchantes lui sont remises après qu’il a signé le