procès-verbal conjointement avec le contrôleur au monnayage et le commissaire de la monnaie[1].
Il est difficile d’accumuler plus de précautions pour donner à la monnaie française les caractères essentiels qui lui assurent une valeur indiscutable. Aussi nos espèces sont sérieuses, acceptées dans le monde entier, et elles servent même de modèles aux pièces de plusieurs nations étrangères ; le titre de 835 millièmes pour les divisions d’argent a été adopté par l’Italie, la Suisse et la Belgique. Grâce au contrôle énergique de la commission, nous offrons en cette très-délicate matière toute la sécurité imaginable ; cependant, si nos monnaies gardent une identité parfaite entre elles et avec le type original sous le triple rapport de la forme, du titre et du poids, elles n’atteignent pas encore le plus haut idéal monétaire, qui consiste dans un type d’une beauté achevée.
Le côté scientifique est irréprochable, mais il est difficile d’en dire autant de la fabrication, qui bien souvent laisse à désirer. Les nécessités imposées par les exigences du commerce semblent être les seules dont on veuille tenir compte. Ce qu’on demande aux monnaies maintenant, c’est de pouvoir être empilées facilement. La conséquence d’un tel système saute aux yeux. On ne fait plus que des monnaies outrageusement plates, très-aptes à être placées l’une sur l’autre, comme les dames d’un trictrac et qui n’ont plus ce qui constitue la beauté même d’une pièce, le relief de l’effigie. Certes ce ne sont pas les graveurs de talent qui font défaut ; mais celui qui
- ↑ Chaque soir, tous les ateliers, dont le plancher est couvert d’une claire-voie, sont balayés avec soin ; on recueille la poussière à laquelle se trouvent forcément mêlés des scories, des rognures, des éclats, de la poudre de métal. Ces précieuses ordures, mises dans des auges où une meule horizontale passe et repasse incessamment, sont réduites à l’état de boue liquide, et, traitées chimiquement, rendent l’or et l’argent qu’elles contiennent.