majuscules, initiales du nom de Louis XV, un plaisant écrivit sur la muraille : Ut citius aufugiat : « afin qu’il se sauve plus vite. » Law se sauva en effet, mais à grand’peine : c’est miracle qu’il n’ait pas été écharpé ; deux ou trois fois il avait été obligé d’aller chercher refuge jusque dans les appartements privés du duc d’Orléans. Le 13 octobre 1720, on publia un arrêt du conseil, rendu le 10, portant suppression des billets de banque à partir du 1er novembre. D’après la récapitulation qui suit le libellé, il est constant que les billets émis s’élevaient à la somme de 2 696 400 000 livres.
La chute avait été si profonde qu’on en resta étourdi plus longtemps que de raison. Le seul mot de banque épouvantait tout le monde, et l’on attendit cinquante-six ans avant de voir reparaître une institution qui rappelait de fort loin la première et féconde tentative de Law. Un arrêt du 24 mars 1778 concéda au sieur Bernard un privilège en vertu duquel il pouvait établir une caisse d’escompte au capital de 15 millions de livres. Elle vivota, plutôt qu’elle ne vécut, entre les exigences du gouvernement et la défiance du commerce. On peut croire que ses opérations n’étaient pas très-fructueuses, car en 1784 il fut de mode pour les femmes de porter des chapeaux sans fond, qu’on appelait des chapeaux à la caisse d’escompte ; néanmoins elle subsista tant bien que mal jusqu’à la Convention, qui la supprima, par décret du 4 août 1793. Sous le Directoire, des particuliers, négociants et banquiers, créèrent une caisse de comptes courants qui émettait des billets, faisait diverses opérations avantageuses pour le commerce et qui disparut lorsque Bonaparte, devenu premier consul, appréciant les immenses services que pouvait rendre à la population un établissement de crédit sagement mené, contenu
riale, récemment restauré, s’étendant entre les rues Vivienne et Richelieu, avec façade sur la rue Neuve-des-Petits-Champs.