1857, à en avoir au chef-lieu de chaque département. Dès lors l’impulsion devient unique et part de la banque centrale pour faire mouvoir, pour activer ou modérer tous ces mécanismes éloignés. Aujourd’hui la Banque de France, dont le privilège a été prorogé jusqu’au 31 décembre 1897, possède un capital représenté par 182 500 actions nominatives, et a été autorisée à émettre des coupures de 50 francs.
La haute direction est représentée par le gouverneur et les sous-gouverneurs ; tous les employés dépendent exclusivement du gouverneur, qui nomme et révoque sans contrôle. Les régents, choisis par l’assemblée des actionnaires, sont élus pour cinq années, et renouvelés par cinquième. Trois d’entre eux doivent être receveurs généraux et sont autorisés à habiter Paris. Les censeurs, élus pour trois ans, sont renouvelables par tiers. Les fonctions des uns et des autres sont gratuites. La réunion des censeurs et des régents, sous la présidence du gouverneur, forme le grand conseil, conseil souverain qui décide sans appel toute opération de banque ne s’éloignant pas des prescriptions de la loi ; mais ce conseil se répartit en un certain nombre de comités qui préparent, sur l’initiative du gouverneur, toutes les affaires dont la Banque peut avoir à s’occuper[1].
Ainsi, et pour me résumer, la Banque représente un corps complet ; sa tête, son cœur, ses membres, sont les gouverneurs, les censeurs, les régents et les comités. Ainsi constituée, elle est l’artisan du crédit public ; ses instruments spéciaux de travail sont les billets qu’elle
- ↑ Les comités sont au nombre de sept : 1° le comité des livres et portefeuilles ; 2° le comité des succursales ; 3° le comité des billets ; 4° le comité des relations avec le Trésor ; 5° le comité d’escompte ; 6° le comité des caisses ; 7° le comité de vérification des titres. Tous ces comités fonctionnent à époques fixes, indépendamment des commissions spéciales qui peuvent être inopinément formées pour apprécier des faits provenant de circonstances exceptionnelles.