Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/339

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jours se maintenir à la hauteur de sa grande mission[1].

La Banque fait aussi des avances sur des valeurs mobilières qui ont été étroitement déterminées par la loi ; de quelque nom qu’on veuille appeler ce genre d’opération, c’est le prêt sur nantissement. Nulle demande d’avances n’est acceptée, si elle n’est accompagnée d’un certificat signé par une personne ayant un compte courant et attestant que le postulant a toujours fait honneur à sa signature. Dans le bureau des avances, de larges ardoises, fixées à la muraille au-dessous de l’énoncé des titres acceptés, relate le cours à la Bourse de chacune de ces valeurs et la somme proportionnelle qu’on peut prêter dessus, qui est de 60 pour 100 lorsqu’il s’agit d’actions ou d’obligations de chemins de fer et de 80 pour 100 quand on se trouve en présence d’effets publics ou de rentes sur l’État ; de cette façon il n’y a jamais hésitation de la part de l’emprunteur ; un seul coup d’œil lui apprend à quoi il peut s’en tenir. Ce service est assez considérable et a entrainé, pour l’année 1868, un mouvement de fonds de 433 415 450 fr. ; le prêt a lieu pour deux mois, avec facilité de renouvellement, et est grevé d’un intérêt annuel de 5 pour 100. Comparé aux bureaux de l’escompte, du comptant, à la galerie, ce bureau est assez silencieux ; mais il n’en est pas toujours ainsi. Quand l’État se décide à faire un emprunt, c’est à qui viendra apporter là ses titres de rente, ses actions, ses obligations, ses bons du trésor pour avoir de l’argent comptant qui permet de souscrire et de réaliser quelques bénéfices.

  1. La progression du service du comptant est saisissante ; en l’an XI, au début, 58 750 effets représentant 122 027 633 fr. 72 c. ; — en 1848, 368 984 effets et 420 784 165 fr. 03 c. ; — en 1868, 1 890 515 effets et 2 397 304 296 fr. 33 c. — Cette proportion toujours croissante a obligé la Banque à créer récemment quarante nouveaux garçons de recette, et il est à présumer qu’on n’en restera pas là. (Notre prévision ne s’est pas réalisée ; il y a décroissance ; en 1874, 1 154 394 effets pour 966 584 800 francs.)