des propriétaires, qui viennent les toucher lorsque l’heure de l’échéance a sonné. La même année, ces arrérages se sont élevés à la somme de 62 903 993 francs. La caisse où les dépôts sont conservés s’appelle la serre ; c’est, du reste, le nom que la Banque donne à toutes les caisses qui, n’étant pas destinées à la dépense ou à la recette, sont réservées à la garde des valeurs non circulantes, telles que papiers pour billets, billets imprimés, billets non encore émis. Cette fois, du moins, le nom est bien trouvé, car le local lui-même fait illusion, et c’est bien une serre qu’on a sous les yeux. C’est une vaste salle oblongue assez semblable à une galerie, éclairée par un jour d’atelier et garnie d’énormes armoires dont les légers montants de fer sertissent des glaces transparentes. Là, sur des planchettes de fer, les portefeuilles sont appuyés les uns sur les autres, avec cet air penché et maladroit que les volumes affectent dans une bibliothèque mal rangée. Le bâtiment est récent, et l’on peut voir quel soin la Banque apporte à ses nouvelles constructions : il ne contient pas un atome de bois ; il n’y entre que du fer, de la pierre, du verre, de l’ardoise. L’incendie serait habile s’il pouvait mordre sur de tels matériaux. On ne saurait, du reste, s’entourer de précautions trop minutieuses pour défendre un tel trésor. Lorsque j’ai été admis à le voir, il représentait 1 240 159 863 francs, au cours de la Bourse du jour, et se composait de 2 383 561 titres.
Non loin du dépôt s’ouvre le bureau des actions, qui sont, d’après la loi, au nombre de 182 500, dont 124 613 inscrites à la Banque centrale, et 57 887 dans les succursales. Le registre sur lequel elles sont relatées en contient l’historique depuis l’origine jusqu’à l’heure présente, et l’on peut, en le consultant, savoir entre quelles mains elles ont passé, combien ont été transférées volontairement, combien à la suite de décès,