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Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/341

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cathédrale de Mexico : ostensoirs garnis d’émeraudes et de diamants, crucifix, statuettes d’or, encensoirs de vermeil, bagues à chaton d’améthyste, crosses pastorales émaillées. Que sont devenues ces richesses ? Il est difficile de le savoir, mais les brocanteurs, les joailliers, les changeurs, les banquiers de Paris pourraient peut-être en raconter quelque chose.

Nulle prescription ne peut atteindre un dépôt, et il y en a dans les caisses de la Banque qui y sont pour jamais. Ce sont des titres au porteur émis, au moment du grand agiotage de 1838, par des sociétés industrielles pour lesquelles des asphaltes imaginaires, des bitumes problématiques et d’invraisemblables charbons étaient un sûr moyen de vider les poches d’actionnaires plus cupides que clairvoyants. Ces compagnies ont été rejoindre les neiges dont parle François Villon. Quelques-uns des titres dont ces compagnies avaient inondé la place de Paris ont été déposés jadis à la Banque comme un bien précieux. Les propriétaires les y laissent sans mot dire, car ces paperasses n’ont plus aucune valeur, pas même celle du droit de garde qu’il faudrait acquitter, si on les voulait retirer. Tous ces chiffres sont là, dans des portefeuilles respectifs, disparus sous une épaisse couche de poussière qui augmente tous les ans et finira par les ensevelir.

Ce sont jusqu’à un certain point les premières actions dont la Banque ait eu le dépôt ; aujourd’hui un service spécial, créé en 1855 et fort surchargé, est consacré au dépôt des titres qui sont indéterminés et n’ont sous ce rapport aucune ressemblance avec ceux sur lesquels on fait des avances. En 1868, la Banque a reçu à Paris 22 860 dépôts volontaires, formant ensemble 661 939 titres de valeurs françaises et étrangères, de 924 natures différentes. Non-seulement la Banque garde ces actions, ces obligations, mais elle en reçoit les arrérages pour le compte