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Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/348

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secours, tomba, entraînant ses agresseurs avec lui. Selon une vive expression d’un rapport de police, ils pataugeaient à travers les billets de banque. Un des malfaiteurs put s’échapper, l’autre fut saisi et conduit chez le commissaire de police, où il se brûla la cervelle. Cette aventure fut un avertissement sévère, et maintenant les caissiers, toujours escortés par un garçon solide, ne se rendent à leur bureau que par les salles intérieures de l’hôtel. Le maximum des sommes qu’un caissier peut donner est limité, et celles qui dépassent 20 000 francs doivent être acquittées par la caisse principale. Tous les jours, lorsque les bureaux sont fermés, les caissiers-adjoints rapportent à la caisse mère le reliquat de la journée, de sorte que chaque soir tout l’argent, tous les billets de la Banque sont centralisés au même endroit, sous la même surveillance, sous la même responsabilité.

Elle est curieuse à visiter, cette caisse principale, où l’on manie les billets de banque avec autant d’indifférence que les pâtissiers manient les petits pâtés : le mouvement y est incessant et considérable ; il devient parfois excessif au moment des fortes liquidations. Dans la journée du 5 décembre 1868, par exemple, il a été de 550 559 509 fr. 18 cent. C’est alors un va-et-vient perpétuel, et, sous forme de billets, le Pactole coule par les guichets devant lesquels s’entasse le public. J’ai vu là, répandus sur de grandes tables, 105 millions que l’on compulsait. J’étonnerai peut-être le lecteur en lui avouant qu’un tel spectacle ne produit qu’un effet médiocre. Autant l’on est ébloui par la vue de quelques centaines de mille francs en pièces d’or, scintillantes et sonores, autant on reste calme en présence de ces feuillets de papier.

Un million en billets de banque, épingles et ficelés, ne fait pas grand embarras, comme on dit vulgairement ;