le plus grand nombre de récidives et blesse la moralité d’une façon outrageante, ne peut-on pas en conclure que le système cellulaire, s’il n’est pas parfait, lui est du moins supérieur ? Dans les prisons de la Seine, où les détenus ne peuvent réglementairement rester plus d’une année, l’isolement devrait être appliqué invariablement ; alors la loi, tenant compte d’un régime qui peut sembler une aggravation de la peine, diminuerait d’un quart ou d’un tiers la durée de celle-ci[1]. La grande objection, l’objection administrative que l’on formule contre le système cellulaire, c’est qu’il exige plus de dépenses que le régime en commun.
On sait à un millième de centime près ce que coûte un détenu dans les prisons de Paris ; à Saint-Lazare, à Sainte-Pélagie, au Dépôt des condamnés, le prix de revient varie entre 79 et 89 centimes par jour ; à Mazas, il est de 92 centimes 395 millièmes ; à la Petite-Roquette, de 1 franc 70 centimes 084 millièmes ; à la Santé, de 2 francs 89 centimes 315 millièmes[2] ; à la Conciergerie, de 1 franc 16 centimes 743 millièmes. En réunissant la somme produite par les frais de toutes les prisons du département de la Seine, on trouve qu’un détenu coûte en moyenne 87 centimes 526 millièmes. L’économie que l’on obtient en utilisant encore les vieilles maisons de Sainte-Pélagie et de Saint-Lazare n’est réellement pas assez considérable pour faire négliger les résultats d’un ordre bien plus élevé qu’on pourrait atteindre en généralisant le système de l’isolement. L’homme enfermé dans sa cellule, replié sur lui-même, triplement châtié par le silence, la solitude, l’aspiration vers la liberté, mérite qu’on fasse un effort pour le remettre à flot. Là