ii. — l’échafaud.
Les cinq formes de la peine capitale, avant la Révolution française, étaient l’écartèlement, le feu, la roue, la décollation et le gibet. La roue, — sur laquelle le patient était attaché et recevait les « six coups vifs » qui lui brisaient les bras, les avant-bras, les jambes, les cuisses, — et le gibet étaient réservés au commun des malfaiteurs ; vers le commencement du siècle dernier, l’exécuteur de Paris déployait une telle élégance lorsqu’il rouait un condamné, que le peuple l’avait surnommé maître Jean Roseau[1]. L’écartèlement, le plus horrible supplice qu’on ait jamais inventé en Europe, était la punition des régicides, avec adjonction de tenaillements ardents et d’huile bouillante ; le feu brûlait les sacrilèges[2] ; la décollation, spécialement gardée
- ↑ Le supplice de la roue n’entraînait parfois qu’une mort très-lente. Barbier raconte dans son Journal (t. III, p. 402) que, le 18 décembre 1742, un jeune homme resta vingt-deux heures sur la roue. « On a relayé, dit-il, les confesseurs pendant la nuit, d’autant plus que la place sur un échafaud est un peu froide. On obtint de messieurs de la Tournelle l’autorisation de l’étrangler, ce qui a été ce matin, mercredi 19, à dix heures, sans quoi il y serait peut-être encore. »
- ↑ « Un juge à qui mon fils disoit l’autre jour que c’étoit une étrange chose que de faire brûler à petit feu (il s’agit de la Voisin, lui dit : Ah ! monsieur, il y a certains petits adoucissements, à cause de la foiblesse du sexe. — Eh quoi ! monsieur, on les étrangle ? — Non, mais on leur jette des bûches sur la tête ; le garçon du boureau leur arrache la tête avec un croc de fer. » Vous voyez bien, ma fille, que cela n’est pas si terrible que l’on pense. » (Madame de Sévigné à Madame de Grignan, 23 février 1680, t. VI, p. 279-80, édit. Hachette.)