Page:Du Camp - Paris, tome 3.djvu/375

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en 1494, on inaugure le refuge des Filles-de-Paris ; en 1629, les Madelonnettes ; en 1660, Sainte-Pélagie ; enfin, en 1698, le Bon-Pasteur, œuvre de madame de Combé, spécialement protégée par madame de Maintenon et par Louis XIV. Toutes ces maisons furent détruites pendant la Révolution française, qui, procédant par masse d’exclusion, ne respecta pas assez certains instituts dont la charité, plus encore que la religion, était la base.

Aujourd’hui plusieurs œuvres analogues ont été établies de nouveau, fonctionnent avec régularité, parviennent, à force d’économie, à donner asile à bien des malheureuses, et rendent au bien les âmes fourvoyées qu’elles peuvent accueillir. L’esprit de secte prévaut, avec ses formes exclusives, dans la direction de ces refuges. En 1866, on en a ouvert un spécialement destiné aux juives ; celui des Dames diaconesses, fondé en 1841 par M. le pasteur Vermeil, ne reçoit que des protestantes. Les maisons catholiques, qui sont les plus nombreuses et les plus importantes, n’admettent naturellement que les filles appartenant à la religion apostolique et romaine.

Ces refuges pour les repenties témoignent d’un amour du bien devant lequel il faut s’incliner. Celui que surveille l’œuvre importante, active et riche des Dames diaconesses, occupe un grand terrain dans le haut de la rue de Reuilly. L’institution est complète : c’est à la fois une école, une infirmerie, une maison de correction et un lieu d’asile pour celles que le vice a lassées. Au premier coup d’œil, dès qu’on a franchi la porte d’entrée, on reconnaît l’influence protestante, l’influence du libre examen, qui donne l’initiative individuelle en mettant chaque conscience face à face avec sa propre autorité. Tout reluit, tout est clair, brillant, fourbi, d’une propreté exquise : sorte d’emblème extérieur, réconfortant et moral, qui a une grande importance, car on a