Page:Du Camp - Paris, tome 3.djvu/413

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nutes sur trente, la durée du temps que la routine seule a consacré jusqu’à présent aux derniers apprêts et l’on épargnerait au condamné une partie des souffrances morales qu’il endure en attendant le châtiment prononcé par la loi.

Le chef du service de sûreté,
CLAUDE.

Nota. — On a objecté que le passage du cortège dans la cour présenterait des inconvénients sérieux, en ce sens qu’il éveillerait la curiosité des détenus dont les dortoirs sont éclairés sur ladite cour, et que ceux-ci ne se feraient pas faute de troubler la discipline de la maison par des remarques déplacées, par quelque propos cynique à l’endroit du condamné ; mais je soutiens qu’en gravant dans leur mémoire le souvenir d’un exemple aussi imposant, cela produirait, au contraire, un effet essentiellement moral, favorable, dans tous les cas, à la plupart d’entre eux.

Qui ne sait d’ailleurs ceci :

1° Que les militaires condamnés à mort sont exécutés en présence de leurs camarades ;

2° Que l’exécution d’un détenu en centrale se fait dans l’intérieur de la prison ;

3° Enfin, que celle d’un forçat a pour témoins obligatoires les autres forçats du même bagne[1].


  1. Ce rapport a été suivi d’un arrêté conforme rendu par le préfet de police et approuvé par l’impératrice régente ; la révolution du 4 septembre en a empêché la publication. Il faut espérer qu’il ne restera pas lettre morte.