Page:Du Camp - Paris, tome 3.djvu/412

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nière toilette. On lui retire la camisole qui déjà lui a été retirée et remise quelques instants auparavant ; on lui attache les poignets par derrière avec une corde, puis les bras avec une courroie qui tend à les rapprocher l’un de l’autre, et les jambes au-dessus de la cheville avec une autre courroie semblable. On lui coupe ensuite les cheveux très courts derrière ; on coupe également le col de sa chemise, dont on réunit les deux bouts à l’aide d’une épingle, de manière à laisser le cou et même les épaules à nu, après quoi on le conduit au lieu du supplice, devant la prison, soutenu par les aides, et accompagné jusqu’au pied de l’échafaud par l’aumônier, qui n’a pas cessé un seul instant de l’exhorter, même pendant tout le temps des derniers apprêts.

Ces différents préparatifs durent trente minutes environ, et douze personnes, dont la présence est indispensable, y assistent, savoir :

Le directeur de la prison, pour l’introduction auprès du condamné ;

Quatre gardiens, pour le lever, l’habillement et la conduite de ce dernier, comme aussi pour le cas de syncope ou de rébellion de sa part ;

L’aumônier, pour les secours de la religion ;

Le greffier de la cour, pour la constatation légale ;

Le chef du service de sûreté et son secrétaire, pour le cas de révélations ;

Enfin, l’exécuteur et ses deux aides.

Voici maintenant, d’accord avec l’exécuteur, comment on pourrait procéder à l’avenir en pareille circonstance :

À son arrivée à la prison de la Roquette, le condamné serait soumis à la mesure générale, c’est-à-dire qu’on lui couperait les cheveux et qu’on les entretiendrait ainsi, comme cela se fait à l’égard des autres détenus. Vienne le jour de l’exécution et pour le cas où la camisole de force serait supprimée en principe, car elle est surabondante avec la surveillance spéciale et permanente dont les condamnés à mort sont l’objet, il faudrait la lui mettre le matin au réveil, à cause de l’aumônier avec lequel il reste à part pendant quelques instants, comme aussi pour le cas de syncope ou de rébellion ; puis, au lieu de lui passer une chemise dont l’exécuteur coupe à son tour le col, l’administration de la prison en fournirait une ainsi préparée à l’avance ; enfin, au lieu de gravir l’escalier en spirale et de parcourir les longs couloirs inférieurs dont il a été déjà parlé, pour se rendre de la cellule du condamné au guichet, ce qui, outre les inconvénients signalés, occasionne un certain détour, on traverserait la grande cour de la prison et l’on parviendrait ainsi directement au guichet où se fait la dernière toilette par les soins de l’exécuteur.

Au moyen des différentes modifications proposées, on arriverait incontestablement à abréger de moitié, c’est-à-dire de quinze mi-