Page:Du Camp - Paris, tome 3.djvu/63

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caine, 2. Ainsi qu’on le voit, les vols simples sont en majorité considérable et plaident, toute mesure gardée, en faveur des voleurs de Paris, qui sont bien plutôt tentés par l’occasion que machinateurs de crimes qualifiés ; cela prouve aussi qu’ils sont prudents, et que s’ils ne savent pas éviter la prison, ils réussissent du moins à se soustraire aux bagnes et à la déportation outre-mer. Deux vols seulement à l’américaine dans l’espace de douze mois dénotent une amélioration sensible dans l’intelligence de la population qui, il y a quelques années à peine, se laissait fréquemment et sottement affriander par les gros bénéfices illicites que les faux Anglais offraient aux gens simples et avides.

La France, l’Europe, l’univers entier, concourent à former les bandes qui exploitent Paris ; on y rencontre des Chinois, des Persans, des Turcs, en petit nombre il est vrai, mais du moins ils y sont représentés et, par leur présence, donnent aux voleurs de la grande ville un caractère de cosmopolitisme qu’il est curieux de constater ; 698 Italiens, 738 Belges, 273 Prussiens, 232 Suisses, 70 Américains, et bien d’autres venus de pays limitrophes ont passé sous les verrous[1]. Parmi les départements français, les plus riches en ce genre de population sont : Seine-et-Oise, 1 152 ; la Moselle, 909 ; la Seine-Inférieure, 668 ; l’Aisne, 732. Les plus pauvres, et il faut les en féliciter, sont : Vaucluse, 18 ; les Alpes-Maritimes, 14 ; le Var, 12 ; les Landes, 11. Comme toujours et en toutes choses, le département de la Seine maintient sa suprématie et s’élève au chiffre de 10 479.

Les corps de métiers apportent aussi, en proportions fort diverses, leur contingent à ce total général. En tête et en nombre exceptionel se présentent les journaliers, qui ont eu 10 376 des leurs mis en prison. Ici l’étiquette

  1. Le nombre total des étrangers arrêtés en 1868 a été de 2 978.