Page:Du Camp - Paris, tome 3.djvu/77

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obéit à un officier de paix. Tous les jours ce dernier va réglementairement à l’ordre auprès du chef de la police municipale ; de quatre heures en quatre heures, il expédie à la préfecture un rapport obligatoire, qui le plus souvent se compose des trois mots si connus dans les administrations : Rien de nouveau. De plus, lorsqu’un fait anormal se produit, assassinat, vol important, incendie, rupture de conduite d’eau, effondrement d’égout, écroulement de maison, un exprès est envoyé à toute vitesse rue de Jérusalem. Cette mesure est bonne et permet d’être renseigné sans grand délai sur tous les accidents graves qui se manifestent incessamment dans une ville aussi populeuse que Paris ; néanmoins elle pourrait être plus complète encore et plus radicale.

Qui empêche d’appliquer la télégraphie électrique à la police, comme l’on fait à Londres ? pourquoi ne pas relier tous les postes à la préfecture par des fils directs et absolument indépendants du bureau central de la rue de Grenelle où toute dépêche doit encore passer avant d’être transmise au destinataire ? En fait de sécurité publique, les moyens d’information ne sont jamais assez précis, assez rapides, assez puissants. Un meurtre est commis à Levallois ou à la Glacière ; avant que les inspecteurs spéciaux de la sûreté en aient reçu avis à la préfecture de police et se soient transportés sur les lieux, cinq ou six heures se sont écoulées. Or, si le coupable est un homme intelligent et alerte, s’il est servi par des circonstances favorables, il ne lui faut pas plus de temps pour être au Havre et peut-être à bord d’un navire en partance.

Qui ne connaît les sergents de ville ? qui ne les a vus stationner sur les boulevards pour mettre un peu d’ordre dans le défilé des voitures, se promener lentement dans nos rues, monter la garde devant leur poste ? qui n’a remarqué leur uniforme, composé en hiver d’une