Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/123

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danger de nuire à la santé publique et de paralyser les études des élèves, il est utile d’obtenir une atmosphère froide, maintenue, autant que possible, à une température invariable. L’agent réfrigérant par excellence, c’est la glace. Il n’est pas un laboratoire de physiologie d’outre-Rhin qui n’ait une ou plusieurs glacières ; je ne vois rien de semblable à notre École de médecine pratique, et, quand même on voudrait y organiser une glacière, je cherche en vain dans quel coin on pourrait l’installer.

Le Muséum d’histoire naturelle est plus à plaindre encore ; il est littéralement paralysé, et, dans les conditions qu’il est obligé de subir, il ne végète même plus, il meurt. Ici nous avons pour nous guider un document officiel de la plus haute importance. C’est la collection des Procès-verbaux de la commission chargée d’étudier l’organisation du Muséum d’histoire naturelle. Cette commission, instituée par M. Rouland, ministre de l’instruction publique, en vertu d’un arrêté du 21 mai 1858, était composée de personnages compétents, choisis dans les sciences, dans le haut enseignement et dans les grands corps de l’État. Tout ce qui a été constaté alors dans ces pages douloureuses existe encore à l’heure qu’il est ; il est facile d’aller s’en assurer. Dans la salle des pachydermes, le local est tellement humide qu’en hiver il est nécessaire d’éponger tous les matins les animaux empaillés ; les madrépores sont placés dans un ancien couloir : au printemps et en automne l’eau ruisselle sur les vitres des armoires qui les contiennent ; dans un cabinet situé sous les combles et où l’on est forcé de remiser des réserves et des parties de collection, il pleut en hiver et l’on suffoque en été ; « la conservation des objets est impossible dans un pareil milieu. »

En 1851, l’Assemblée nationale, en voie d’économie, supprime 35 000 francs sur la subvention du Muséum ;