Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/13

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modifier, les errements du premier jour sont restés les mêmes et les défauts organiques n’ont point disparu.

Le protocole indique nettement le but poursuivi : faire cesser les désordres que l’usure a introduits et qui n’ont que trop fréquemment entraîné la perte de plusieurs familles, … assurer des secours d’argent peu onéreux aux emprunteurs dénués de ressources, … appliquer au soulagement des pauvres et à l’amélioration des maisons de charité le bénéfice qui résultera… » Puis les articles, au nombre de dix-huit, édictent les dispositions suivantes : Les fonctions des administrateurs nommés par le bureau de l’Hôpital général seront charitables et gratuites. — L’évaluation des objets offerts en nantissement sera faite par des appréciateurs « choisis dans la communauté des huissiers commissaires-priseurs du Châtelet de Paris, laquelle sera garante des évaluations et percevra des emprunteurs un droit de prisée. » — Au bout de treize mois, les gages non retirés seront vendus par le ministère des huissiers commissaires-priseurs ; — les bénéfices seront employés au profit de l’Hôpital général ; — les actes sont exemptés du timbre ; — l’intérêt est fixé à 10 pour 100. — Telles sont les prescriptions principales qui tracèrent à l’administration du Mont-de-Piété une ligne de conduite qu’elle a toujours été forcée de suivre, au grand préjudice du public, et dont elle n’est pas encore parvenue à s’écarter.

Quoi qu’il en soit de cette situation, dont nous aurons à faire ressortir l’incohérence, le Mont-de-Piété était créé, et il fallait le loger avec les caisses, les bureaux, les magasins, qui sont indispensables à un fonctionnement régulier. On l’installa au Marais, rue Paradis, dos à dos avec un couvent célèbre qu’il devait bientôt absorber à son profit. En 1258, des moines selon la règle de Saint-Augustin qui s’intitulaient serfs de la Vierge