accrochés au portique ; il n’en est plus ainsi aujourd’hui : tous ces engins, sévèrement serrés, ne sont remis en place qu’au moment de la leçon. On a cru devoir prendre ce parti cruel pour décourager les enfants qui se sauvaient de la classe et s’en allaient seuls grimper le long des mâts, se balancer dans les airs et manœuvrer les haltères. La plus grande récompense qu’on puisse accorder à un sourd-muet, c’est de l’autoriser à se rendre à la gymnastique. N’est-ce pas là une indication très-sérieuse et dont il faut tenir compte ? Ces pauvres êtres trouvent, dans ces exercices à la fois violents et habilement combinés, une jouissance salutaire qui les apaise et les fortifie.
Je voudrais, au double point de vue de l’hygiène et de la morale, que les leçons de gymnastique fussent multipliées jusqu’à devenir quotidiennes et que pendant les récréations réglementaires le gymnase, outillé de tous ses agrès, ne fût jamais fermé. Il en est de même de la natation, qui constitue pour eux un plaisir très-salutaire et qu’il est bon de leur procurer sans restriction. Les professeurs savent bien que leurs élèves les plus turbulents, les plus portés à toute sorte de désordres, deviennent patients, attentifs et convenables lorsqu’ils ont pu dépenser aux bains froids ou au gymnase le trop-plein matériel qui les étouffe.