la même année, Bonaparte, devenu Napoléon, règle par un décret impérial la constitution du Mont-de-Piété. Il ne le détache pas du bureau des hospices ; mais celui-ci est tenu de fournir le capital indispensable aux opérations de l’établissement, qui doit être « régi à l’avenir au profit des pauvres ». — On réédifiait l’institution telle qu’elle avait été fondée par les lettres patentes de 1777.
Le décret parle des succursales à organiser ; un nouvel acte souverain daté du 8 thermidor an XIII revient sur cette question si importante pour le public, et dit : Les succursales seront des bureaux et magasins particuliers situés hors de l’enceinte de l’établissement central, dont ils dépendront, et distribués sur les divers points de Paris où ils seront jugés nécessaires. » Cela est péremptoire ; le 24 du même mois, le conseil d’administration du Mont-de-Piété délibère : « Le nombre des succursales à établir sera dès à présent porté au maximum (six) ; il est provisoirement sursis de procéder à la clôture des bureaux de commission, et ils continueront leurs opérations jusqu’à l’époque de la mise en activité des succursales. » Ceci se passait en 1804 : aujourd’hui le Mont-de-Piété n’a que deux succursales, et il existe encore quatorze bureaux de commissionnaires. La faute en est-elle au Mont-de-Piété ? Non pas ; il ne possède absolument rien : par conséquent, il est soumis au bon plaisir des administrations supérieures dont il dépend, et il est contraint de vivre dans les conditions absolument contradictoires qu’on lui a créées.
L’Empire passa, la Restauration vint ensuite, puis la royauté de Juillet ; rien d’essentiel ne fut modifié dans l’organisation du Mont-de-Piété ; seulement une ordonnance royale du 12 janvier 1831 soumet ses actes financiers au contrôle de la cour des comptes. Sous la seconde