Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/292

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sous la Restauration et le gouvernement de Louis-Philippe, — les réverbères étaient le point de mire de tous ces incorrigibles gamins qu’on cherche à poétiser aujourd’hui, qui ne méritent que le fouet, et qui bourdonnent autour des émotions populaires comme des mouches autour d’un levain de fermentation. À coups de pierres ils cassaient les verres des lanternes ; les plus lestes grimpaient sur les épaules de leurs camarades, coupaient la corde, et se sauvaient ensuite à toutes jambes pour éviter les patrouilles qui arrivaient au bruit de la lourde machine rebondissant et se brisant sur le pavé. Il suffisait parfois d’un quart d’heure à ces drôles pour mettre une rue dans l’obscurité. Si les archives de la préfecture de police n’avaient point été incendiées au mois de mai 1871, j’aurais pu dire quelle somme les gouvernements issus de 1815 et de la révolution de Juillet ont eu à payer pour réparations de réverbères.

À la fin du règne de Louis-Philippe, Paris était éclairé par 2 608 réverbères fournissant 5 880 becs et par 8 600 lanternes à gaz. Une découverte scientifique, exclusivement française, avait donné à l’éclairage une puissance inconnue, tout en permettant de le multiplier dans des proportions que l’on croyait hyperboliques et dont nous jouissons à notre aise. Il était réservé au gaz d’apporter dans nos villes une clarté qui en fait l’ornement et la sécurité.

ii. — l’usine à gaz.

Le rabbin Ézéchiel. — La lampe des philosophes. — Philippe Le Bon. — Sa découverte. — Brevet du 6 vendémiaire an VIII. — Le moteur Lenoir. — Thermolampe. — Le goudron. — La forêt de Rouvray. — La paix d’Amiens. — Philippe Le Bon refuse les offres de la Russie. — Le couronnement. — Assassinat mystérieux. — Ingratitude. — Madame veuve Le Bon. — 1815. — Winsor. — Sic vos non vobis. — Essais faits en