Sous le règne de saint Louis, il existait à Paris un rabbin célèbre, nommé Ézéchiel ; grand liseur de grimoires, familier du diable, expert en toutes sorcelleries, il se servait d’une lampe qui brûlait sans mèche et sans huile. Le peuple le savait et parlait souvent de la lampe merveilleuse. Elle éclaire aujourd’hui nos rues, nos maisons et nos appartements. Plus d’un souffleur de fourneaux initié au grand œuvre a tenté de retrouver la lampe du vieux rabbin, nul d’entre eux n’a réussi. Leur grande trouvaille a été ce tour de physique amusante qu’on appelle « la lampe des philosophes » ; si dans une fiole on verse de la limaille étendue d’eau, et qu’on y ajoute de l’acide sulfurique, il se dégage du gaz hydrogène, qui peut s’enflammer et donne une lueur bleuâtre. C’est bon tout au plus à amuser des enfants. L’admirable découverte à laquelle nous devons le gaz, avec toutes les forces éclairantes, chauffantes et motrices qu’il comporte, est due à un Français, à Philippe Le Bon.
C’était un ingénieur des ponts et chaussées très-intelligent, travaillé par des idées pratiques empruntées aux sciences abstraites, inventeur de génie, car il savait apercevoir toutes les conséquences d’un problème résolu. Il ne découvrit pas le gaz ; on savait avant lui que le gaz hydrogène était inflammable, mais il indiqua le