Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mière, sans salubrité, sans sécurité et sans voies de communication. Sous peine de voir la capitale de la France étouffer sur elle-même et périr de résorption, il a fallu accomplir ces gigantesques travaux d’assainissement, d’aération, malheureusement interrompus aujourd’hui, et qui s’étaient imposés avec une inéluctable nécessité. C’était là pour notre ville un surcroît de charges auxquelles on n’a pu faire face que par des sacrifices qui souvent ont été douloureux, mais qu’il était impossible de répudier.

Ce qui reste du vieux Paris est là pour l’attester ; certains quartiers anciens avoisinés par les quartiers nouveaux prouvent que la transformation commencée fut une œuvre d’utilité absolue, et qu’il faudra la reprendre dès que les circonstances le permettront ; il suffit de s’égarer dans les ruelles qui séparent les deux tronçons du boulevard Saint-Germain pour en être convaincu. Quelque indispensables que fussent ces travaux, ils n’ont pu être mis en œuvre sans peser singulièrement sur le budget de la ville, qui est obligée de payer les intérêts des dettes contractées et d’amortir celles-ci par des annuités stipulées. Il faut donc à cette heure solder le passé, assurer le présent et préparer l’avenir ; c’est là une triple tâche, féconde en difficultés, et il faut avouer que Paris s’en tire à son honneur.

Le budget normal de 1873 a mis 197 815 582 fr. 66 centimes de recettes ordinaires à la disposition de la ville. Ces ressources sont tirées de dix-sept catégories d’opérations fiscales différentes, qu’il est bon d’énumérer rapidement : ce sont les centimes communaux, — l’octroi, — les halles et marchés, — le poids public et le mesurage, — les droits de voirie, — les établissements hydrauliques, — les abattoirs, — les entrepôts, la location d’emplacements sur la voie publique et dans les promenades publiques, — les loyers