Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/11

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de propriétés communales et les redevances immobilières, — le produit des ventes d’immeubles et de matériaux, — les expéditions des actes, — les taxes funéraires, — les concessions de terrain dans les cimetières, — l’exploitation des voiries, — les contributions, legs et donations pour travaux et services divers, — enfin les recettes diverses.

De chacun de ces chefs sort un revenu régulier qui constitue à la ville une sorte de rente viagère incessible, sur laquelle les événements exercent une influence appréciable et que les besoins à satisfaire augmentent d’année en année. En un mot, c’est la fortune de Paris. Mais parmi ces dix-sept sources de la richesse municipale il en est une qui est bien plus abondante que les autres, qui coule jour et nuit sans interruption, car elle s’alimente aux nécessités les plus impérieuses de la vie : c’est l’octroi ; il est la base la plus sérieuse, le produit le plus ample du budget ; il représente une caisse toujours ouverte où l’on peut aller puiser à toute heure.

Dans l’administration de la préfecture de la Seine, l’octroi forme une administration à part, presque indépendante ; il a des attaches intimes avec le ministère des finances, pour le compte duquel il opère la perception de certains droits afférents au Trésor ; dans ce personnel financier, qui travaille sans relâche à fournir des moyens d’action à la ville de Paris, il est le personnage principal, car ses recettes constatées en 1869 ont été de 110 189 680 francs, et les recettes prévues pour 1873 sont de 109 745 000. C’est donc l’octroi qu’il convient d’étudier, si l’on veut connaître l’origine des revenus les plus sûrs de Paris, de ce que l’on nommait jadis les rentes de la ville.

Ottroium est licentia vassalo data, dit Ducange ; l’octroi est l’autorisation accordée à un vassal. En effet, les rois permettaient aux communes d’imposer certains