Si le peuple de Paris s’imagine qu’il a appris quelque chose au théâtre et qu’il connaît l’histoire de Marguerite de Navarre parce qu’il a vu jouer la Reine Margot, la faute n’en est point à l’État, qui lui ouvre libéralement l’inépuisable trésor de ses bibliothèques. Sans sortir de la ville, on peut tout apprendre et tout savoir, car jamais, pas même au fameux British Muséum, pareil outillage de travail n’a été mis à la disposition du public. L’Université, le Jardin des Plantes, les Écoles de droit et de médecine, la Chambre de commerce, l’Assemblée nationale, l’Institut, le palais du Luxembourg, l’École des beaux-arts, l’École des mines, l’Émigration polonaise, l’Association pour l’encouragement des études grecques, la Société de l’histoire du protestantisme français, l’Ordre des avocats, le Conservatoire de musique, le Conservatoire des arts et métiers, la Bibliothèque des sociétés savantes, celle du colportage, le Dépôt de la marine et celui de la guerre, l’École des langues orientales vivantes[1], possèdent des masses de livres et de documents qu’il n’est point interdit de consulter ; des bibliothèques, que l’on a pu croire disparues ou dispersées, existent encore ; en cherchant celle des Jansénistes, on la trouverait au faubourg Saint-Jacques. Mais que sont ces dé-
- ↑ Il avait été question de créer une bibliothèque exclusivement composée d’ouvrages de langues étrangères et de l’installer rue Gerson. Ce projet est ajourné, sinon abandonné tout à fait.