En somme, le public parisien est peu assidu aux bibliothèques ; il ne lit guère ; ses plaisirs et ses occupations ne lui en laissent point le loisir ; il n’est pas curieux de s’instruire, car il croit volontiers qu’il n’a plus rien à apprendre ; et puis, pourquoi irait-il s’incliner sur un livre pour y chercher des effets et des causes ? n’a-t-il pas soir et matin cette masse énorme de volumes en détail que l’on nomme les journaux, encyclopédie facile, renouvelée incessamment, spirituelle, rapide, touchant à l’histoire, parlant politique, racontant des anecdotes, citant des bons mots, frivole, grave, littéraire, drolatique, injuste, indulgente, acrimonieuse, paterne, rouge ou blanche, verte ou bleue, à son choix, et qui lui apporte chaque jour son savoir de la journée ?
iii. — les journaux.
Tout parti politique qui aspire au pouvoir réclame la liberté de la presse, tout parti politique qui parvient au pouvoir supprime la liberté de la presse ; d’après cela il ne faut point s’étonner si l’histoire des journaux est un martyrologe et si la loi a été parfois sévère jusqu’à l’excès contre les journalistes : sous la Révolution on