Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/237

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chevaux et à 24 enfants de troupe. Sur ce nombre d’hommes, plus de 800 sont mariés. Réunie, la garde républicaine forme une petite armée de trois bataillons à huit compagnies et de six escadrons.

La mission confiée à ces soldats est toute pacifique ; ils veillent sur les théâtres, sur les bals publics, ils aident au transport des détenus et sont, en toutes circonstances, d’importants auxiliaires pour le repos de Paris. La portion saine, travailleuse, honnête de notre peuple le sait bien : aussi elle les aime et les respecte. Ils appartiennent à la Ville, qui contribue pour moitié à leur entretien ; dans les cérémonies publiques, ils escortent le préfet de la Seine et le Conseil municipal, comme autrefois la compagnie du guet escortait le prévôt des marchands et le corps des échevins.

Puisque l’on a la sotte puérilité de débaptiser cette troupe d’élite à chaque changement de gouvernement, pourquoi ne pas lui rendre son vrai nom, ce nom excellent qui renferme une définition complète, et ne pas l’appeler : la garde municipale ? Nulle susceptibilité politique n’a le droit de s’en choquer, car cette dénomination désigne d’une façon précise le cercle d’action où ce service tout spécial doit se mouvoir. Ces soldats sont absolument particuliers à Paris, nulle autre ville de France n’en pourrait montrer d’analogues. Ils font partie de l’ensemble d’organes que l’on a créés pour le Parisien.

Celui-ci est assez fier de ces rouages administratifs et protecteurs que l’on met en œuvre expressément pour lui, et il aime à s’en vanter tout en les dénigrant de son mieux. Il profite aussi, et dans une large mesure, des organes généraux qui, fonctionnant sans relâche, ont pour but d’assurer le salut et la prospérité du pays. Comme tout Français, il a des chemins de fer, des canaux, des forêts, des colonies, des ambassadeurs, des