CHAPITRE III
L’IMPÉRATRICE
LA FAUTE LA PLUS GRAVE DE NAPOLÉON III. — LA COMTESSE DE MONTIJO. — LE MARQUIS D’ALCANICÈS. — OPINION DU PRINCE PRÉSIDENT SUR EUGÉNIE DE MONTIJO. — « ON LES ÉPOUSE DONC ? » — LE MARIAGE. — DÎNER CHEZ LA PRINCESSE MATHILDE. — « LES TOILETTES TAPAGEUSES. » — COCHONNETTE, COCODETTE, CORNICHONNETTE. — LA PRINCESSE DE METTERNICH. — THÉRÉSA ET RIGOLBOCHE. — UN BAL COSTUMÉ AU MINISTÈRE DE LA MARINE. — LA PRINCESSE JABLONOWSKA. — UNE CHRONIQUE DU JOURNAL Le Temps. — LES LOGEMENTS AU CHÂTEAU DE COMPIÈGNE ET DE FONTAINEBLEAU. — LE CHEVALIER NIGRA. — RICHARD DE METTERNICH. — EN CAS D’INSURRECTION. — LA TRIBUNE DU CORPS LÉGISLATIF. — LE LIEUTENANT DE VAISSEAU DES VARANNES. — SOTTISE DU DIRECTEUR DES POSTES. — LE CABINET NOIR. — SIMONNET. — ÉMILE OLLIVIER. — AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR. — LES LETTRES DE VICTOR HUGO. — L’EMPEREUR SAUVE UN CHEF DE L’OPPOSITION. — IL FAIT PUBLIER LA PLAIDOIRIE POUR ORSINI. — HORTENSE CORNU.
’ÉCROULEMENT de l’Empire, l’affaissement de la France prouvent que Napoléon III a commis bien des fautes ; la plus grave que l’on puisse lui reprocher, celle qui fut de conséquence mortelle, c’est d’avoir épousé Eugénie de Montijo. Jamais créature plus futile ne mit au service d’une ambition désordonnée une plus médiocre intelligence. Elle exerça sur les mœurs extérieures une influence détestable, elle eut sa camarilla, sa cour, ses partisans ; elle eut sa politique et poussa le pays dans des aventures dont elle était incapable de calculer la portée, ni de prévoir l’issue. Elle a été funeste, et sa beauté, qui fut merveilleuse, ne l’absout pas. Persigny disait : « C’est la femme la mieux entretenue de France. » Le mot ne porte pas à faux, et je serais tenté de le ramasser pour mon compte.
Je l’ai côtoyée, lorsqu’elle était jeune fille ; je l’ai vue, lorsqu’elle était veuve et déchue ; j’ai causé avec elle ; je