plusieurs tentatives, Mathurin, en montant sur une butte de terre, réussit à se hisser sur la bête et joua des talons. Mais, hélas ! le pauvre bidet, au bout de trois ou quatre pas, tomba comme écrasé sur la lande pour ne plus se relever.
Et voilà encore notre homme à pied, avec son inséparable sur l’estomac.
Plus loin, un vieux charretier conduisait une charretée de pierres à bâtir. Le cheval paraissait fatigué : on montait une côte.
Mathurin, sans rien dire, se mit à pousser à la roue, et soufflait plus fort que le cheval.
— Merci, mon gros camarade, dit le charretier reconnaissant.
Puis, quand la côte fut gravie, Mathurin demanda la permission de monter dans la voiture, ce qui lui fut accordé ; mais, crac !! après deux tours de roues, voilà la charrette défoncée.
— Malédiction sur le lourdaud ! cria le conducteur ; ma charrette est cassée : vous êtes donc lourd comme du plomb ?
— Peu s’en faut, dit le malheureux : voyez, c’est une pierre que je porte.
Et Mathurin de faire : Pan, pan, pan, sur sa poitrine ; et de dire : « Où la mettrai-je ? où la mettrai-je ? »
— Ça m’est bien égal, méchant bossu, répondit l’autre : garde-la, puisque tu l’as prise, et laisse-moi tranquille.