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PERVERSE

Quand ce sera moins dégoûtant, vous viendrez aux ordres. Je ne sortirai pas, aujourd’hui, à cause de vous. Allez !

Un peu soulagée, Suzanne voulut fumer une cigarette.

— Joséphine, dit-elle à sa femme de chambre, donnez-moi mon fume-cigarette et la boîte aux cigarettes,

La fille s’empressa d’obéir, apporta la boîte de cigarettes ; impossible de trouver le fume-cigarette.

Ce fut le bouquet :

— Voilà comme on est servi par des domestiques. L’une vous empoisonne avec de la viande au rabais, sous prétexte qu’une duchesse qu’elle cuisinait, mangeait de la charogne ; l’autre vend l’avoine de mes chevaux, la paille et le foin, et je n’ai que des rossinantes dans mes écuries ; et vous m’avez chipé mon fume-cigarette pour la fête de votre amant, un pompier, un artilleur, un dragon ! Eh bien ! vous entendez, que je vous y prenne à recevoir ici des soldats, je vous flanquerai à la porte, illico !