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PERVERSE

monarque, elle aurait voulu être la possession de cet homme qui ne devait pas ressembler aux autres : mais on ne la remarqua point, on ne sourit pas à son appel de femme qui demande, et qui, au bras d’un amant cavalier, cherche un amant nouveau.

En compagnie de Suzanne de Chantel, elle aperçut son père et, de loin, le salua.

Quelques minutes après, elle croisa son mari conduisant une femme très jolie, au milieu des groupes, elle détourna la tête et fit semblant de ne le point voir.

M. de San-Pedro avait en effet conquis un véritable joyau de femme, Mariette d’Anjou.

Mariette était une trouvaille de Gaston de Plombières, il l’avait présentée à San-Pedro qui l’avait acquise pour l’aimer.

Institutrice dans une famille bourgeoise, Mariette n’avait que dix-huit ans, était belle et souffrait de la médiocrité qui semblait devoir être la récompense de sa vertu. Ambitieuse et intelligente, aux premiers mots de de Plombières qui furent les banales paroles