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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/146

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PERVERSE

fit une ample moisson de plaisir, après avoir vaincu les résistances conventionnelles de sa belle compagne.

Et une heure après, dans le fiacre qui les ramenait rue du Colysée, Mariette fit à San-Pedro une histoire de sa vie, histoire enseignée par de Plombières, charma l’Américain et acheva de le conquérir :

— Oui, mon ami, j’ai été fiancée à un archiduc qui mourut d’un accident de cheval. Il m’aimait d’amour, avec passion. Je fus orpheline dans la même année. Ensuite, un gentilhomme du Midi sollicita ma main, à la veille des épousailles, il mourait de l’influenza. Habituée à une vie libre, me moquant de tout le monde, je suis restée isolée, n’ayant que de loin en loin les visites d’amis rares, dont de Plombières. Je n’ai plus d’amour, j’ai besoin d’aimer. Je suis contente de vous connaître.

De San-Pedro, malgré la grossièreté du piège, coupa dans le pont, et offrit son cœur qui fût accepté.

Quelques jours avant le Grand-Prix :