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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/156

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PERVERSE

elle se releva, superbe de souillure, et, faisant tomber son amant sur un fauteuil, elle se pelotonna sur lui, le corps mêlé à son corps, l’embrassa en pleine bouche, et s’adressant à Gaston de Plombières :

— N’est-ce pas qu’il est extraordinaire ? Qu’en dis-tu ?

Comme il ne répondait pas, abruti :

— Qu’as-tu à rester là comme un piquet en bois ?

Et à son amant :

— Regarde donc, continua-t-elle, a-t-il l’air assez bête !

Alors l’homme en caleçon se redressa, prit la pose du marquis, imita sa physionomie imbécile, tandis que Paula se roulait de joie et d’ivresse et applaudissait de toutes ses forces.

Comme Gaston voulut rire à son tour, l’homme qu’il ne connaissait pas rit de même, imita encore son rire, ses éclats, sa pose changée, exagéra son grotesque, se moqua avec une si extrême insolence que le marquis furieux de l’aventure :