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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/159

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PERVERSE

— Je ne vous comprends pas, mon amie, dit-il. Votre folie est arrivée à un degré tel que la plus élémentaire convenance…

— Je veux dire que lorsqu’on est la fille d’un Johnson et ma femme, on ne s’abaisse pas à prendre pour amant des ordures. Je sais que vous ne m’aimez pas, je sais que vous ne m’avez jamais aimé, je vous le rends ; mais je ne vous permettrai pas d’être ridicule. Que vous ayez des amants dignes de vous, soit ; mais des saltimbanques de trente-sixième ordre, je le défends.

— Et…

— … Je le défends.

— Vous me le défendez, vous ! Ah ! vous me défendez quelque chose, vous ! Eh bien ! monsieur, pour bien vous montrer que je me moque de vous, je garderai Freddy pour amant, malgré vous. Et si vous avez honte de voir votre femme être la maîtresse d’un saltimbanque qui lui plaît, le divorce existe. Je n’ai plus besoin de vous. Ah ! vous me défendez d’avoir les