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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/168

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PERVERSE

— Cette chère mignonne ! Tu me donnerais les plus beaux millions du monde que je n’accepterais jamais. Tu vaux mieux que des millions… parce que tu es une rente viagère établie sur un capital de première valeur ; j’ai confiance dans les actions que j’ai mises sur ta peau, ta jolie peau d’Espagnole, née à Marseille. Mais, oui, ma Suzon, je te garde. Ah ! le jour où je t’ai dénichée, j’ai fait une riche affaire ; cependant, avoue-le, j’ai rudement fait fructifier ton capital. Tu m’as presque fait commettre des bassesses.

Suzanne se laissait embrasser, caresser, sans répondre aux caresses ni aux baisers.

— Pourquoi fais-tu la dinde, Suzon ? Sois donc gentille avec ton marquis…

— Laisse-moi.

— Oh ! pour un retour des bords de l’eau !… Ça t’a peut-être agacée de respirer l’air de la marée, ça te rappelait l’odeur de la halle du Vieux-Port à côté de laquelle tu as autrefois turbiné.

— Non, ça me rappelait ton parfum à