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PERVERSE

force, il se mit à braire comme un âne.

En même temps, un gamin était allé chercher un sergent de ville qui en remorqua trois, trouvés en route, et il leur racontait qu’une grosse femme avait un chien enragé qui mordait tout le monde.

— Oui, monsieur l’agent, disait-il, et même qu’il a mordu le Monsieur bien habillé à la jambe, moi je l’ai vu, et la vieille dit que ce n’est pas vrai. Et vous l’entendez qui gueule, et vous l’entendez qui hurle, le chien enragé…

Azor gueulait de plus en plus, en effet. Les agents dirent tous à la fois en se précipitant sur Azor :

— Et vous, madame, suivez-nous au poste.

— Oui, oui, au poste, criait la galerie.

Azor mordit, de ses jolis naquets de chien gâté, un des agents.

— Je vous le disais bien qu’il était enragé, il mord tout le monde.

La vieille comprenait que son chien était en cause. Son chien et sa poitrine, ce qu’elle aimait le mieux au monde.