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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/285

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PERVERSE

diaque, de blessure bienfaisante, ni d’amour. Elle n’avait rencontré personne de qui elle n’aurait pu se passer.

Seul, le plaisir avait été l’amant de sa chair ; l’amant n’avait pas été le roi de son être.

Et maintenant, pour avoir brûlé trop vite la vie, pour avoir éprouvé trop fort, pour avoir usé ses nerfs à des combats trop multipliés, elle devinait que la grande fougue amoureuse mourait et qu’il ne resterait bientôt plus dans ses désirs que celui d’un long repos pour une précoce et caduque lassitude.

En face de Gaston de Plombières qui n’avait plus entendu parler de Margot de Belaire et qui, depuis, ne quittait guère Paula, celle-ci couchée sur elle-même, dans un bas fauteuil, se demandait si le marquis n’était pas en somme celui qu’elle aimait le mieux.

Elle considérait le marquis, vieilli et las. le ventre un peu lourd et la paupière pesante, fourbu comme un cheval de guerre