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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/287

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PERVERSE

Il s’arrêta quelques minutes devant la porte, le temps de lourdement penser, et, triste, dans un retour vers le passé, il parcourut, de souvenir, les jours heureux et de misère dans les bras de la chanteuse d’autrefois, le voyage en Amérique, la vie de marlou, de marlou qui aimait, qui était aimé ; il eut des regrets.

De Plombières suivit l’avenue d’Antin, le faubourg Saint-Honoré, le boulevard Haussmann et gagna la rue de la Bienfaisance.

Troisième station de son chemin d’amour.

— Ils ne dorment pas, eux, dit-il.

C’était là qu’ils s’aimaient, peut-être, Mariette d’Anjou et San-Pedro.

Alors, il revint sur ses pas, traversa le Parc Monceau, et rentra dans le petit hôtel, nid sans oiselle, où il avait installé Margot de Belaire.

— De toutes les femmes que j’ai connues. la seule que je puisse encore aimer, la seule qui soit à moi, si je le veux, dit-il tout haut, c’est Paula, et c’est Paula que j’ai le plus volée.