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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/314

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PERVERSE

jusqu’au cou, voulant profiter de l’occasion.

Quand ils furent apaisés, tous les deux :

— Et maintenant, bonsoir, je me trotte, dit le marsouin ; je vais dîner en famille, avant de réintégrer la caserne. Ça creuse, le Pernod et l’amour.

— Non, ne t’éloigne pas, fit de sa voix constellée de nuances douces et caressantes la femme anéantie dans ses cheveux, et les yeux fermés. Non, reste, ne t’en va pas encore ; reste, reste encore, nous allons nous aimer.

— Pas de ça, Lisette, je pincerais huit jours de clou. Il n’est pas permis de découcher chez mon patron.

— Que t’importe ! dit Paula, caressant du bout de ses admirables doigts fuselés le visage de l’homme repu d’amour. Si je t’aime ! reste avec moi. Tiens, viens encore, viens, je te veux encore ! C’est bon l’amour, c’est doux d’aimer.

La tête renversée sur un coussin, le cou tendu, les bras ardemment attracteurs, mendiante et souverainement puissante, les yeux