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SUR L’HÔTEL DE CLUNY.

de Cluny, situé sur la place de Sorbonne, détermina les abbés de Cluny (B) à choisir cet emplacement pour leur résidence. Ce fut Jean de Bourbon, abbé de Cluny, fils naturel de Jean Ier, duc de Bourbon, qui commença la construction de l’hôtel ; mais cette entreprise, interrompue par sa mort, qui eut lieu le 2 décembre 1485, ne fut reprise qu’en 1490[1], par Jacques d’Amboise, alors abbé de Cluny, et depuis évêque de Clermont. Cet abbé, le septième des neuf fils de Pierre d’Amboise (C), seigneur de Chaumont, qui contribuèrent puissamment par leurs services dans diverses carrières, à l’illustration du règne de Louis XII, consacra cinquante mille angelots, provenant du pécule ou dépouille[2] du prieur de Leuve (en Angleterre), qui venait de mourir, « à l’édification du bastiment de fond en cime de la magnifique maison de Cluny, au dit lieu, jadis appelé le palais des Thermes[3]. »

Cette édification, ainsi que celle du beau château de Gaillon (D), dépendant de l’archevêché de Rouen, et une partie du palais de justice de cette dernière

  1. M. Dulaure s’occupe très-peu, dans son Histoire de Paris, de l’hôtel de Cluny, qu’il élève sous Charles VII, sans citer ses collaborateurs.
  2. Ces deux mots, employés indistinctement dans les chroniques, sont loin d’avoir la même signification. Le pécule était le bien dont pouvait disposer celui qui était en puissance d’un autre, tel qu’un serf, un religieux, comme argent provenant de son industrie particulière, de son épargne. La dépouille supposerait un droit de confiscation ou d’épave.
  3. Pierre de Saint-Julien, Mélanges historiques ; et Choppin.