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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/106

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que cela se fasse rarement par l’autorité du Colloque qui en verra la composition. »

On se rappelle que Théodore de Bèze ayant composé une tragédie intitulée : le Sacrifice d’Abraham pour l’instruction de la jeunesse, la congrégation des pasteurs de l’Église de Genève s’en émut vivement et empêcha formellement que la pièce ne fût représentée par les élèves du Collège.

Et nous ne pensons pas que le théâtre moderne soit plus compatible avec les exigences du christianisme et même qu’il puisse y avoir un trait d’union quelconque entre le spectacle actuel et le chrétien. « Eh bien, en présence de notre théâtre moderne (citons ici M. Tophel[1]), j’ose dire, avec Saint-Paul : jugez vous-mêmes, y a-t-il accord entre la pureté et la souillure, entre l’œuvre de l’Esprit en nous et ce qui est devenu l’un des foyers de celle de Satan ?

« Je ne méconnais pas les bons éléments qui subsistent dans le théâtre, pas plus qu’il ne faudrait oublier les grandes beautés du paganisme ancien ! Mais, comme le mélange de vrai et de

  1. Les limites de la liberté chrétienne, p. 63.