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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/114

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Un autre jeune homme, élevé par ses parents, qui appartiennent à une bonne famille bourgeoise, a perdu sa vocation au saint ministère en lisant les œuvres de G. Sand et les poésies d’A. de Musset. Abreuvé de regrets et d’amertume, cherchant le contentement d’esprit qu’il n’avait plus, le jeune bachelier embrassa la carrière des armes. Par ses talents et ses capacités mathématiques, la nouvelle recrue monta en grade. Une place de comptable dans les bureaux de l’officier payeur de son régiment lui fut offerte ; il l’accepta et en remplit consciencieusement les charges pendant quelques années. Mais il continua à nourrir son cœur d’œuvres malsaines. Enfin, dégoûté de la vie par ses lectures, poursuivi nuit et jour par l’amer souvenir de sa vocation manquée, le commissaire comptable chercha à mettre fin à son existence par l’asphyxie. Rappelé à la vie, il récitait dans son délire les vers de l’auteur qui lui avait fait perdre sa foi[1].

« Ô Christ, je ne suis pas de ceux que la prière
Dans les temples muets amène à pas tremblants ;

  1. A. de Musset, Rolla.