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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/116

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de fort bonne famille, quand on lui reprochait ses lectures scandaleuses, répondait qu’il avait bien le droit de les continuer, puis qu’il les avait commencées en compagnie de ses parents ! Paresse, gourmandise, indifférence complète à l’égard des misérables, railleries à l’adresse des malades, des impotents et des malheureux en général, tels sont quelques-uns des défauts qui caractérisent ces jeunes gens.

« Si je me reporte à mon enfance, me racontait un jour un homme de bien, je me souviens que, parmi mes camarades, quelques-uns, à l’intelligence vive et ouverte, nous amusaient par leurs saillies et leurs bons mots entremêlés malheureusement de paroles et de récits obscènes. Ils me fascinaient un peu ; mais un jour mon père me défendit de fréquenter leur compagnie, en me disant que ces jeunes gens se procuraient leurs livres chez un voisin dont la bibliothèque n’était composée que des plus mauvais romans de cette époque. Cela se passait de 1840 à 1845. Je remarque, ajoutait mon père, que tes camarades sont gagnés, entraînés par ces lectures, tu en verras un jour les tristes conséquences…

« Bien des années se sont écoulées depuis lors,