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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/130

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On m’a parlé d’un homme qui a une telle passion pour les mauvaises lectures qu’il leur consacre des journées entières, sans songer à sa besogne ; aussi la pauvreté se fait-elle souvent sentir dans la maison. Sa femme ne jouit pas d’une réputation sans tache et ses enfants sont négligents, irréguliers au travail, en un mot, on sent qu’ils ne sont soumis à aucune discipline. On peut dire que si la famille ne marche pas bien, c’est la dissipation d’esprit du père qui en est la cause.

Ce n’est pas impunément que l’homme vit dans le commerce des mauvais livres. Comme elle est vraie cette parole de saint-Paul « Que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe. » À ce sujet citons un exemple concluant : Il n’y a pas longtemps que dans une ville d’Allemagne un citoyen honnête, marié, entouré de la considération de sa famille et de ses amis se mit à lire et à traduire l’Histoire scandaleuse des Papes et des Souverains, par Lachâtre. Ce malheureux tomba dans un oubli complet de lui-même et de sa dignité et s’adonna à des vices abominables. Déshonoré, ruiné, il a été condamné par les tribunaux à deux années de prison et s’est enfui par de la l’Océan.