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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/134

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Dans une école supérieure de filles, deux demoiselles de treize ans qui avaient eu d’abord une conduite irréprochable se relâchèrent peu à peu dans leur travail et perdirent le goût des études. Finalement elles se livrèrent à de telles excentricités qu’elles causèrent un scandale public et qu’il fallut les expulser de l’école. La cause de leur relâchement et de leur désordre moral c’étaient de mauvais romans, à la lecture desquels elles s’étaient adonnées et à laquelle elles consacraient une partie des heures de la nuit. L’une d’elles, qui rentra en elle-même et se convertit, confessa plus tard que ce goût des romans avait excité chez elles des désirs charnels et qu’elles étaient tombées dans ce vice honteux et secret qui a déjà ruiné tant de santés et creusé tant de tombes prématurées.

Une jeune fille, de mœurs irréprochables, jusqu’à l’âge de vingt-deux ans le bonheur de sa famille, reçut un jour d’une soi-disant amie un livre intitulé Péchés mignons. Peu après la lecture de ce livre, elle devint méconnaissable ; la candeur primitive de son visage avait fait place à une expression de lubricité dégoûtante, la timidité et la pudeur, à des allures bizarres, éhon-