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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/139

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lui prêtons sans défiance une oreille attentive ; de degré en degré, nous nous laissons entraîner où il veut nous conduire ; il gouverne à son gré notre âme qui, miroir trop fidèle, réfléchit les sentiments qu’il exprime. Les exemples que nous avons donnés en font foi.

Fait douloureux à constater, au point de vue qui nous occupe, bien des bibliothèques qui devraient travailler à arrêter la contagion, se font les auxiliaires du mal en répandant en grand nombre les mauvais livres.

Et les désastreux effets que les mauvaises lectures produisent chez la jeune fille, se retrouvent chez la jeune femme.

Une jeune fille élevée par une mère chrétienne la perdit à l’âge de douze ans. Son père, soit pas incapacité soir par indifférence, la laissa livrée à elle-même ; à l’instigation d’une femme de chambre, elle fit des ouvrages d’imagination, sa seule nourriture intellectuelle. De là une vie des plus excentriques, à laquelle le mariage n’apporta aucun remède. Méprisant la vie réelle avec ses devoirs et les saines joies qu’apporte leur accomplissement, pour se nourrir de chimères, elle a cherché le bonheur dans les mille fantaisies