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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/140

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d’un luxe stupide. Le dégoût, la ruine ont été la conséquence de cette folle conduite.

On m’a naguère appris la dissolution d’un ménage appartenant au meilleur monde, dont la femme a été perdue par la lecture des romans scandaleux que publient les revues à la mode, qui l’ont peu à peu entraînée à devenir la maîtresse d’un homme haut placé. Le mari a dû demander le divorce.

L’homme est, lui aussi, victime de ces mauvaises lectures, qui vont porter le trouble au sein de ménages auparavant heureux. Témoin le fait suivant. Un couple d’honnêtes ouvriers vivait dans l’aisance. Le mari prit malheureusement goût à la lecture des feuilletons, et se mit à y consacrer une partie de ses nuits quand ce n’était pas la matinée elle-même. Peu à peu le dégoût du travail, le mécontentement de sa position le saisirent. Il se considérait comme un homme déclassé, et se figurait que la fortune lui viendrait en dormant. Reproches de sa femme, querelles, divisions, haine bientôt suivie de coups ! Le ménage se sépara ; la mère mourut minée par le chagrin ; quant au misérable père de famille, il achève de dépenser l’argent qui lui