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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/164

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cause, qui se donneraient la main par-dessus les frontières pour agir de concert auprès des divers États, pourraient beaucoup obtenir. Nous vivons au temps des associations internationales, et nous les savons aussi puissantes pour le bien que pour le mal. Les États mettent les vaisseaux en quarantaine de peur du choléra ; ils s’alarment de l’invasion des épidémies, s’émeuvent à l’approche de la peste bovine ou du phylloxera et ils ne s’occuperaient pas du fléau dévastateur des âmes, qui laisse après lui un état d’affaissement politique, social et religieux conduisant infailliblement les peuples et les sociétés à la ruine et à l’effondrement !

D’ailleurs, ne nous méprenons pas sur le rôle des gouvernements pour ce qui concerne la répression des abus de la presse licencieuse. Ils doivent la poursuivre. Elle tombe directement sous le coup de la loi. Un mauvais livre est une excitation à la débauche. L’action personnelle ne suffit pas ; il faut une protestation publique. Il y a là un grand intérêt social devant lequel nous sommes demeurés trop longtemps muets ! Rendons ici justice à une manifestation des plus honorables que firent en 1875 les pas-