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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/207

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En effet, qu’est-ce que 20, 000 bibliothèques pour 36, 000 communes ? Et sur les 18, 000 bibliothèques scolaires, combien n’existent que sur le papier et se réduisent à l’existence d’un ballot non ouvert oublié dans quelque coin !

Le dernier rapport[1] présenté au ministre de l’instruction publique sur le service des bibliothèques scolaires, le 31 décembre 1878, constate que, pour que leur succès fût progressif et continu, il aurait fallu que ces bibliothèques changeassent, qu’elles fussent fréquemment renouvelées, ou du moins constamment alimentées par des livres nouveaux ; que de dépenses pour obtenir un semblable résultat ! Aussi qu’est-il arrivé ? Quand le gouvernement a fondé les premières bibliothèques, les populations rurales ont accueilli avec empressement cette bienfaisante innovation. Souvent incapable lui-même de lire, le paysan était heureux de voir son fils au retour

  1. Rapport à M. Bardoux, ministre de l’instruction publique, des cultes et des beaux-arts, sur le service des bibliothèques populaires (1866-1877) par le baron de Watteville, directeur des sciences et des lettres. — Paris, imprimerie nationale 1879.