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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/215

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Il faudrait aussi créer des salles de lecture dans les villages. En 1858, M. le professeur de Candolle recommandait aux personnes s’occupant de bibliothèques populaires d’examiner si l’on ne pourrait pas faire concurrence aux cafés et aux cabarets, en ouvrant une société de lecture peu coûteuse avec un salon de réunion dont les classes industrielles pourraient facilement profiter. Nous croyons cette idée d’autant plus digne d’être tentée, que dans la plupart des cas les jeunes gens ne débutent pas au cabaret par le goût unique de la boisson, mais y vont d’abord dans un but de distraction, par un besoin de sociabilité. Le cabaret est leur club.

En Amérique, l’on a bien reconnu qu’il fallait avant tout former le goût de la lecture et le stimuler tout en lui imprimant une bonne direction. De nombreux et persévérants efforts ont été faits dans ce sens et l’on est arrivé à des résultats merveilleux. Ainsi à Boston la bibliothèque publique, dont le catalogue est très bon, distribue un million de volumes par an ; sa distribution s’est augmentée l’année dernière de 25%. Le nombre de personnes prenant des livres est de cent mille sur une population de trois cent