tance. Que dirait-on d’un rédacteur de journal qui enverrait des circulaires pour engager des personnes d’une classe très inférieure à prendre un abonnement au prix de dix-huit francs l’année ? Eh bien, jour par jour, sou par sou, voilà à quelles dépenses se livrent (sans que cela y paraisse) tant de ménagères pour lesquelles ces lectures dépravantes sont devenues un besoin, une habitude aussi impérieuse que celle de l’alcool pour les buveurs. Les petits journaux sont réellement de mauvaises lectures. Ils flattent la cupidité, l’envie et les autres passions, et sèment la défiance entre les différentes classes qui composent la société.
Ces feuilles sont pour l’esprit une atmosphère méphitique ; elles finissent par fausser le bon sens et corrompre le cœur. Pour combattre cette fâcheuse influence, ne serait-il pas possible de créer dans chaque pays un journal quotidien, politique et qui s’interdirait absolument dans ses articles, ses feuilletons, ses faits divers et ses annonces, tout ce qui est contraire aux bonnes mœurs. Il faudrait qu’une telle publication fût aussi bien écrite que les autres feuilles concurrentes et d’un prix très modique.